Sommes-nous seuls dans l’Univers ? S’il existe d’autres vies intelligentes, pourquoi ne se manifestent-elles pas ? Quelle influence leur existence aurait-elle sur l’humanité ?
Il y a environ quatre milliards d’années, grâce au mariage prolifique de l’eau à l’état liquide et de composés carbonés, la vie a fait son apparition. Si ce processus s’est déroulé sur notre planète bleue, pourquoi pas ailleurs ? De quels moyens dispose-t-on aujourd’hui pour trouver des formes de vie extraterrestre ? Faisons un point sur les avancées de la science, sans oublier les approches moins conventionnelles.
Les yeux rivés sur les étoiles, l’humain s’interroge sur ces questions cruciales depuis des millénaires. Déjà en 300 av. J.-C., Épicure écrit à Hérodote : « Les mondes sont en nombre infini et on ne saurait démontrer qu’ils ne sont pas habités. » Puis deux siècles plus tard, Lucrèce mentionne la possible existence d’extraterrestres : « Si la même force, la même nature subsistent pour pouvoir rassembler en tous lieux ces éléments dans le même ordre qu’ils ont été rassemblés sur notre monde, il te faut avouer qu’il y a dans d’autres régions de l’espace d’autres terres que la nôtre, et des races d’hommes différentes, et d’autres espèces sauvages. » À la fin du XIXe siècle, Camille Flammarion fait figure de précurseur sur la question. Fondateur de la Société astronomique de France, il publie en 1884 Les Terres du ciel, un traité de planétologie où sont exposées les connaissances scientifiques de l’époque, et critique ceux qui refusent d’accepter l’existence de planètes habitées ou qui imaginent leurs habitants comme semblables à l’humain.
Mais il faudra patiemment attendre les années 1960 pour que le monde scientifique dispose des moyens techniques pour rechercher effectivement la vie extraterrestre : c’est l’avènement d’une nouvelle discipline, l’exobiologie. Cette science, qui étudie les phénomènes liés à l’apparition et au développement de la vie terrestre et extraterrestre, a comme particularité de reposer sur l’interdisciplinarité, l’implication « des chimistes et cosmochimistes, biochimistes, biologistes moléculaires et microbiologistes, biologistes de l’évolution, celle des géologues et micropaléontologues, planétologues et astrophysiciens, et aussi celle des philosophes, épistémologues et sociologues ». (Source : Société française d’exobiologie.) Dans les années 1960-70, les missions spatiales Apollo s’enchaînent et rapportent des centaines de kilogrammes d’échantillons lunaires. En parallèle, on commence à chercher des traces de vie sur Mars…