Il brassait des millions, il enseigne aujourd’hui
dans une école primaire… Cet ancien financier
aura connu plusieurs révélations avant de changer
radicalement de métier, et de trouver un sens à son existence.
La scène se passe le 11 septembre 2001. « Face aux tours qui s’effondrent, je suis en rupture cognitive. Un collègue fait soudain irruption et nous presse : “Mais qu’est-ce que vous foutez, il faut vendre les actions, les assurances, acheter du pétrole et de l’or !”… » Gilles Vernet est alors trader dans un grand groupe. Ces mots tellement décalés face à l’atrocité de la situation le heurtent de plein fouet. Ils marqueront pour lui la fin d’un système. Gilles Vernet est aujourd’hui instituteur à mi-temps. Dans cette nouvelle vie, il goûte au luxe d’avoir plus de temps. Ce virage à 180 degrés, il l’a opéré suite à plusieurs prises de conscience, fruits de graines plantées dès l’enfance.
Être premier
Gilles Vernet a été un enfant unique heureux et très aimé. Mais il a été marqué par les déconvenues subies par ses parents : son père, qui n’a pas fait d’études, a fait faillite ; sa mère, qui vient d’un milieu aristocratique, a connu la déchéance lorsque son père s’est suicidé. L’enfant a hérité d’une lourde responsabilité : celle de réussir là où dans sa famille on a connu la perte. …